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  • Photo du rédacteurEblouie par la lune

Un week-end initiatique en solo

Dernière mise à jour : 10 oct. 2022




🧝🏻‍♀️ Ce week-end, je suis sortie intégralement de ma zone de confort. J’ai ressenti le besoin de me ressourcer en pleine nature et suis partie branle-bas de combat sur un coup de tête à la montagne, vivre cet appel en dormant dans un tipi.

Merveilleux, me direz-vous, mais je savais que, malgré lit et duvet, le confort serait de loin pas de mise pour moi.


J’ai toutefois choisi en pleine conscience de vivre cette expérience. Je sais au plus profond de moi que pour faire bouger des choses dans sa vie, il convient de se dépasser et de sortir des terrains connus. J’ai donc décidé d’aller faire face à mes peurs, en tenant fort la main de mon enfant intérieur en souffrance, pour libérer de nouveaux noeuds en moi.


Tout commence par la météo, pluie et brouillard, présents et annoncés sur l’ensemble du séjour. Suite à une mésaventure il y a quelques années, le brouillard m’inquiète toujours sur la route. Et la vie a décidé de corser le chemin pour affronter encore plus loin la blessure. Suite à une déviation, le GPS me fait prendre une route sinueuse de montagne pendant 20 minutes, «monter pour redescendre» : Tout ce qui m’a toujours semblé inutile à ski 😉. Ma voiture citadine en souffrance, mes guides protecteurs me chuchotant que tout ira bien, que j’en suis capable. Le brouillard qui s’intensifie, le flan de montagne qui me donne le tournis, la route trop étroite pour croiser une voiture, le souffle court, mon masticage de chewing-gum s’intensifie. Ouf, on redescend ! Quelle ne sera pas ma fierté quand j’apprendrai que même mes hôtes de la région n’empruntent jamais ce chemin, tellement il est ardu. Moi, je l’ai fait !


Vient ensuite mon besoin de me balader de nuit en pleine forêt pour rejoindre la rivière, le Bronze. Lampe de poche à la main, je marche le kilomètre qui me sépare de ce coin de paradis. Il faut savoir que depuis petite, j’ai peur de la nuit noire. Mais ressentant tous les petits êtres magiques qui m’entourent 🧚🏻, je me sens comme pousser des ailes. L’ambiance nocturne est magique et j’en oublie que je suis entièrement seule dans une forêt loin de tout. Une lumière apparait, toutes mes peurs refont surface. «Aline, s’il s’agit d’un dangereux personnage, personne ne pourra te sauver. Tire-toi de là tout de suite», m’hurle ma petite moi ! Ouf, mon mental envahissant n’avait pas raison, il s’agissait que d’une balade nocturne d’une jolie famille.


De retour à mon campement, je tente de prendre mes aises dans mon tipi. Le feu du poêle est déjà presque éteint… Suis-je capable de retenir correctement les instructions précises données pour rallumer le feu sans encombre ? Je doute de moi, encore. J’entends cette pensée limitante en moi qui me chuchote que je ne suis pas à la hauteur. «Quelle idée de partir ici toute seule, sans personne pour m’aider quand je ne suis pas capable de gérer.» «Mais, qui t’a dit que tu ne gérais pas, Aline ? Qu’est-ce que tu n’es pas capable de faire toute seule ? Ne t’es-tu pas déjà prouvée à maintes reprises tes multiples capacités ?» Oui, le camping, ce n’est pas où je me sens le plus à l’aise, le glamping non plus apparemment. Il faut savoir que mes nuits en tente ne se sont jamais avérées très fructueuses jusqu’ici. Et là, je suis seule, sans réseau de portable qui plus est. Jamais, je n’aurais imaginé avoir tant besoin de connexion pour me rassurer. La nuit avance et le bruit du vent, de la rivière, de certains animaux se fait de plus en plus présent. Je n’ai pas de fenêtre et cela me dérange fortement. Le feu est reparti sans difficulté, encore une nouvelle chose que je gère quand je ne me laisse pas envahir par mes croyances limitantes. J’observe de ma porte la lumière de la pleine lune qui commence à apparaitre derrière la montagne. Je constate de loin que les rares autres résidants sont en train d’éteindre leur tente pour se coucher. Un silence et le noir presque complet planent dans le campement. Je suis la seule en solo. Les hôtes m’ont dit que c’était rarissime. Voyager seule à l’autre bout du monde, je l’ai déjà fait. Alors pourquoi, ici me sens-je en insécurité ? Heureusement, la lune fait son apparition. Comme depuis toujours, elle me rassure, elle materne mon enfant intérieur. Après avoir contemplé cet astre sous toutes ses coutures depuis le domaine, je décide d’aller me coucher. Il fait chaud, le feu fonctionne bien. Je rajoute les buches de nuit et je m’installe. La literie n’est pas trop désagréable. Quelques papillons de nuit s’excitent par ci par là, mais je vais les laisser vivre leur vie dans leur univers, en me rappelant haut et fort qu’ils ne me feront pas de mal. La vue sur l’extérieur me manque, mais la lune apporte une douce clarté à travers la toile. Le poêle à bois produit des cliquetis constants, légèrement gênants, mais je réussis à en faire abstraction. Je suis fatiguée par les émotions. Je m’endors.


1h30, le froid m’envahit soudainement. Le feu ne brule plus… Les frissons ne me motivent pas à quitter la couette. Heureusement, un peu de réseau réapparait et me permet de communiquer enfin avec une amie encore éveillée. Je me sens moins seule. J’ai peur, j’ai froid, et ma petite fille intérieure me fait remarquer qu’aucune surveillance du lieu n’est mise en place. «N’importe qui peut entrer pendant mon sommeil, aussi léger soit-il.» Des flashs de mon enfance totalement insécure refont surface sans contrôle. «La sécurité intérieure est la clé, c’est la seule qui a su te protéger.» Je me sens enfermée. J’allume la lumière. Un perce-oreilles marche le long d’un rondin de bois. Malgré ma puissante connexion à la nature, ma phobie des insectes réapparait. «N’est-ce pas les perce-oreilles qui rentrent dans nos orifices ?» «Respire, Aline ! Tu savais que cette expérience te renverrait à tes insécurités et au manque de protection extérieure vécus toute ton enfance.» Quelques larmes coulent… C’est pas toujours si simple de tout affronter seule. J’ai longtemps surfé sur la facette guerrière qui n’a besoin de personne pour affronter. Mais j’ai désormais accueilli ma vulnérabilité. Il est temps d’en saisir sa puissance et de l’envelopper de mon authenticité. Je prends la petite Linou par la main, je refais le feu, je marche pieds nus au risque de frôler mes compagnons de maisonnée. Et là, impossible de me rendormir. C’est mon enfance qui défile sous mes yeux. C’est ses peurs légitimes qui m’envahissent. Sauf que désormais, je suis mon pilier, je suis ma force, je suis ma fragilité, je suis toutes mes facettes, je suis Moi. Et en assemblant toutes ces parties ensemble, cela forme une boule d’énergie à laquelle il ne peut rien arriver. Comment est-ce possible que j’aie toujours eu plus confiance en l’autre qu’en moi-même pour me protéger ou assurer certaines tâches ? C’est ça qui est en train de se transformer en moi ! Je suis capable de tout ! Je suis la personne la plus forte et résiliente que je connaisse. C’est donc là que se trouve ma sécurité intérieure.


Et que me dicte ma petite voix ? «Sors, tu as besoin de voir le monde.» Je n’aime pas ce lieu sans fenêtre sur la vie. Ce n’est pas important si je ne dors pas, tant que je ne subis pas. Je veux vivre et non plus survivre. Je veux constater la beauté de ce monde par moi-même en me soutenant, comme personne n’a su le faire pour moi. «Mon enfant, tu ne seras plus jamais seule à affronter tout ça. Allons nous installer face à la lune et ses ombres et profitons de cet instant, qui était déjà ton seul échappatoire nocturne. Il n’y a plus lieu d’avoir peur, tu n’es plus seule. Et moi, je chasserai les monstres qui t’ont dépossédée d’une partie de ton âme.» Et c’est bras dessus bras dessous, une bougie d’une main, un brin de sauge blanche de l’autre que nous nous somme rendues sur cette superbe terrasse en bois afin de ritualiser cet instant sacré d’union avec un fragment de moi trop longtemps perdu 🦋.


L’instant d’après, je me retrouve blottie dans mes draps, sereine, ultra connectée, en harmonie, à profiter de mes dernières courtes heures de sommeil. Reste que c’est d’une mine extraordinairement réjouie que je retrouve mes pénates, emplie de fatigue intense certes, mais surtout d’un contentement et d’une fierté incommensurables. Merci pour ce cadeau de la vie !


Merci à tous mes compagnons de lumière qui m’ont permis d’accomplir ce passage 👼🏻.


Merci pour votre lecture, en espérant que cela aie peut-être ravivé une petite flamme en vous 🙏🏻.


Avec mes lumineuses pensées 🌝

Aline 🦄

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